Combien d’animaux sont abandonnés ou maltraités en France chaque année ?
Plus de 420 000 animaux ont été abandonnés ou maltraités en 2024 !
Cette étude réalisée par l’ONG YouCare recoupe un maximum d’informations afin d’établir un état des lieux global en prenant en compte toutes les espèces animales. Devant l’absence de relevés réels du terrain, nous avons effectué des estimations grâce à plusieurs sources distinctes, dont le Réseau YouCare, constitué de plus de 600 associations partenaires. YouCare se base aussi sur une solide expérience du terrain avec plus de 1 400 sauvetages réalisés par notre équipe ces trois dernières années.
Abandon ou maltraitance des animaux domestiques de type chien et chat pris en charge par des structures dédiées à la protection animale :
Selon les données I-CAD 2024 (base nationale d’identification des carnivores domestiques), 221 000 animaux de compagnie ont été identifiés ou transférés à des structures de protection animale.
- Chiens : 34 000
- Chats : 187 000
- Total : 221 000
Euthanasies de complaisance en fourrière des chiens et chats :
Les fourrières recueillent principalement les animaux errants. Après un délai légal de 8 jours (réduit à 4 jours dans certains départements d’Outre-mer), si le propriétaire ne se manifeste pas, l’animal peut être confié à une association. Toutefois, en raison de la saturation des refuges, de nombreux animaux non identifiés sont euthanasiés, faute de solution de prise en charge.
Estimation nationale :
- Environ 300 euthanasies non justifiées par une nécessité médicale par jour
- Soit plus de 100 000 euthanasies par an.
Étude de référence : Agir pour la Vie Animale
Absence de registre national : À ce jour, il n’existe aucun registre obligatoire centralisant les données d’entrées, de sorties et d’euthanasies dans les fourrières. Les chiffres disponibles sont donc des estimations issues de notre expérience sur le terrain.
Cette estimation ne comprend pas les euthanasies de toutes les autres espèces animales pouvant être euthanasiées en fourrière.
Euthanasies de complaisance en clinique vétérinaire :
Une étude menée par Claire Borrou-Mens, référente de l’Ordre vétérinaire du Grand-Est, estime à 40 000 le nombre d’euthanasies dites « de complaisance » pratiquées chaque année par les vétérinaires, sans justification médicale claire. Aucun chiffre officiel n’existe à ce jour.
Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) :
Les NAC comme les lapins, les rongeurs, les oiseaux ou encore les reptiles, représentent une part croissante des abandons et cas de maltraitance. Sur la base des retours de 600 associations du réseau YouCare, nous estimons à 7 500 NAC abandonnés ou saisis pour maltraitance chaque année en France.
Exemple : En mai 2025, 200 octodons ont été trouvés dans l’appartement d’une personne atteinte du syndrome de Noé. Au vu du nombre de NAC présents sur ce type de sauvetage, il est facile d’imaginer le nombre d’animaux abandonnés ou maltraités à l’échelle nationale. Le chiffre des 7 500 est probablement sous-estimé.
Animaux de ferme, de rente et équidés :
Une enquête de terrain menée auprès des associations partenaires du réseau YouCare recense environ 70 refuges ou fermes pédagogiques spécialisés en France, avec une moyenne de 30 prises en charge par an.
Les réseaux de fermes pédagogiques « Bienvenue à la ferme » et « Savoir Vert » regroupent quant à eux 700 établissements réalisant régulièrement des prises en charge suite à des abandons. D’après notre sondage, en moyenne 10 sauvetages par an sont réalisés par établissement.
Selon ce cumul d’informations, il est estimé que plus de 9 000 animaux de ferme, de rente ou équidés sont pris en charge chaque année par des structures afin de les sauver.
Ce chiffre est très probablement sous-estimé, certaines structures agissant de manière informelle. Celui-ci ne tient pas compte non plus des poules de pontes réformées dont plusieurs milliers sont sauvées chaque année.
Animaux exotiques :
En France, plus de 250 structures zoologiques, sanctuaires ou structures associatives prennent en charge des animaux exotiques abandonnés ou saisis par les autorités.
Selon notre étude de terrain, ces structures prennent en charge en moyenne 10 animaux, soit un total estimé de plus de 2 500 animaux sauvés par an.
Selon Interpol, le trafic d’espèces sauvages croîtrait de 5 à 7 % par an. Ce commerce illégal, pourvoyeur d’animaux de compagnie ou de produits issus d’espèces protégées, serait le quatrième plus lucratif au monde après ceux des stupéfiants, des contrefaçons et des êtres humains.
Ce chiffre ne tient pas compte des insectes. Par exemple : En 2024, les douanes françaises ont saisi 800 papillons exotiques rares à Marseille. Ces spécimens, importés illégalement, ont été remis au Muséum Requien d’Avignon. Cette saisie souligne l’importance de la vigilance face au commerce illégal d’espèces protégées.
Sauvetages par des particuliers :
De nombreux particuliers interviennent eux-mêmes pour secourir des animaux sans passer par des structures officielles.
D’après les retours du terrain, nous estimons qu’environ 20% des sauvetages sont réalisés directement par des particuliers. Cela représenterait :
- Environ 40 000 chiens et chats.
- Environ 1 800 animaux de rente ou de ferme.
Afin de corroborer ce chiffre, nous avons demandé à I-CAD de nous transmettre le nombre de carnivores domestiques identifiés par des particuliers et ayant plus de 3 ans au moment de leur primo-identification. Il s’avère que la réalité est bien plus importante que nous ne le pensions. En 2024, 132 000 chiens et chats ayant plus de 3 ans ont été identifiés par des particuliers. Bien qu’il ne soit pas possible de distinguer les animaux identifiés très tardivement de ceux véritablement issus de sauvetages, il semble peu crédible de considérer que moins d’un tiers relèverait de véritables situations de sauvetage. Pour rappel, l’âge limite légal d’identification est de 4 mois pour un chien et de 7 mois pour un chat.
En conclusion, il apparaît comme raisonnable d’estimer que plus de 40 000 animaux sont sauvés par des particuliers chaque année en France. Le chiffre réel est sûrement bien plus important, car notre étude ne comprend pas les transferts entre particuliers d’animaux identifiés et tous les animaux qui ne seront jamais identifiés.
Exemples typiques :
- En tant que particulier, je trouve un chat non identifié et sociable sur mon terrain. Après discussion avec mes voisins, je découvre que ce chat a été abandonné par une personne du quartier qui n’en veut plus. Je décide alors de l’adopter et de l’identifier à mon nom.
- En tant que particulier, je réponds à une annonce en ligne d’adoption d’un chien contre bon soin car la personne dit ne plus pouvoir s’en occuper.
- Mon voisin a des chèvres dans son jardin mais les laisse à l’abandon et dans de mauvaises conditions. Je lui propose de les adopter afin de leur offrir une meilleure vie.
Décès dus à la maltraitance :
À ce jour, aucune donnée ou estimation ne nous permet de définir combien d’animaux sont décédés dus à des maltraitances chaque année.
Total estimé des abandons et maltraitances :
En regroupant les différentes sources d’abandons, de maltraitances, de saisies et d’euthanasies de complaisance, nous estimons que plus de 420 000 animaux sont abandonnés ou maltraités chaque année en France.
Ce chiffre est très probablement sous-estimé et ne prend pas en compte :
- Les 11 millions de chats errants présents sur le territoire français, qui sont inévitablement issus d’abandons initiaux et de reproductions non contrôlées.
- Les plus de 100 000 chiens errants dans les Dom-Tom, qui sont inévitablement issus d’abandons initiaux et de reproductions non contrôlées.
- Les poules de pontes réformées et adoptées par des particuliers ou des structures associatives.
- Les animaux élevés pour la chasse ou toute autre espèce tuée sans aucun but de régulation réel. Par exemple en France plus de 17 millions d’oiseaux, dont de nombreuses espèces menacées de disparition, sont tués chaque année par les chasseurs.
La protection animale en France repose en grande partie sur un maillage associatif saturé et sur l’engagement croissant des citoyens. Faute de registre national et de suivi précis, les données restent fragmentaires, mais toutes convergent vers une réalité alarmante et un besoin urgent de renforcement des politiques publiques.
Si vous constatez une erreur ou que vous avez des informations nous permettant de consolider notre étude, vous pouvez nous contacter : contact@youcare.world
Ressources média : LIEN
Nous tenons à remercier l’équipe de I-CAD pour sa collaboration et la transmission régulière des données statistiques issues du fichier national d’identification. Un grand merci aussi à toutes nos associations partenaires qui ont répondu à nos différents sondages afin de nous aider à consolider ces statistiques.
La réalisation d’une telle étude demande d’importants investissements en termes de temps et de moyens. Si vous souhaitez diffuser ces données merci de citer l’ONG YouCare.